Le monde est gris.
L’écran magique, pas si magique d’ailleurs, m’apporte des nouvelles du monde en boucle. Le rythme à laquelle les télévisions mainstream traitent les informations m’intoxique.
Macron doit parler ce soir mais déjà nous avons le contenu, les journalistes interprètent, supposent. Nous allons avoir droit au couvre-feu, comment va-t-il être mis en place. Je soupçonne l’organisation de fuites de la part de l’Elysée afin de connaître le sentiment général et, au besoin, d’ajuster un discours balbutiant. La politique agit en temps réel, elle n’anticipe plus, elle contre comme un joueur de tennis dépassé par son adversaire ce dernier va forcément perdre car il n’a pas l’initiative.
J’appellerais cela la politique du bar, on écoute les interlocuteurs et on se rallie à la majorité sans aucun recul, aucun instant de réflexion, surtout agir pour qu’on ne dise pas qu’on est incompétent.
Les journalistes participent à ce cirque des gouvernants. Ils relient, amplifient acceptent ce qu’on leur sert. Comment peut-on travailler de cette façon. Où est la déontologie dans ce magma de nouvelles. Non seulement ils commentent en direct sans étude du sujet, mais maintenant ils devancent l’information.
Plusieurs fois j’ai vu apparaître sur les télévisions d’info en direct des faits diffusés sur le net deux à trois jours plus tôt. L’info en continu est la mort de l’info c’est une banalité que de le dire mais il faut toujours le rappeler. On ne parle plus que pour ne rien dire, après une demi-heure d’écoute j’ai une impression de vide.
Il est urgent d’éduquer les enfants à une conscience politique. Il faut les former à se faire une idée, à être critique, ne pas prendre l’info pour argent comptant mais au contraire recouper les éléments pour démêler le vrai du faux, l’info de la propagande, l’intelligence de la stupidité.
Alors on aura un peuple informé qui poussera l’élite à se remettre en cause et même à s’en aller.