Le troupeau de vaches erre en file indienne, comme pour se protéger
du vent qui soulève le sable. Ces animaux sont squelettiques au point de
craindre une bourrasque qui les ferait tomber comme un château de
cartes. Ils cherchent une touffe d’herbe hypothétique et surtout une
flaque d’eau ayant résisté à la chaleur du soleil.
Le soleil est source de vie mais comme toutes les bonnes choses à forte dose il devient mortel.
Nous
sommes en Éthiopie, il n’a pas plu depuis plus de 16 mois, et la
prairie est devenue sable. Une vieille femme déclare « J’ai vu beaucoup
de chose dans ma vie mais ça jamais, hier un chameau dévorait un autre
chameau mort. »
Le peuple et surtout les enfants, eux aussi, vont
mourir. Comme vont mourir les enfants d’Inde, du Pakistan et bien
d’autres. Comme cet enfant qui, pieds nus, traverse le fleuve asséché.
Au
Yémen, c’est la guerre en plus du climat, on voit des images d’enfants
décharnés. Des enfants du Yémen dont on devine tout le squelette sous la
peau ; on a peur que lorsque leur mère les prend ils se cassent en
morceau.
A la fin du vingtième un philosophe déclarait « ce qu’il faut craindre ce n’est pas la bombe nucléaire, mais la bombe humaine »
La
bombe humaine ce sont ces gens qui veulent quitter l’enfer sur terre,
qui leur reprocherait de migrer vers des contrées plus vertes?
Maintenant
il est trop tard pour inverser le processus, le changement climatique
va bouleverser le monde entier. Ces contrées plus vertes ne le seront
plus pour longtemps. Certains ont plus de chance que d’autres, pourtant
ce sont surtout les pollueurs qui détiennent les oasis sur cette terre,
combien de temps résisteront-ils à ces vagues humaines ?
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dimanche 22 mai 2022
La bombe humaine!
samedi 4 août 2018
Feu le monde!
L’avion survole la forêt, décrit un demi-cercle puis plonge vers la cime des arbres. Le nez au vent enfin il se cabre vers le ciel tout en larguant sa poudre rouge.
Le pilote aperçoit les flammes grimpant aux arbres, mangeant toute verdure et ne laissant que des squelettes fumants. Au bout d’un chemin il voit un rectangle rouge avec des fourmis autour, ce sont des pompiers à la limite de se faire encercler par ce monstre essayant, de ses langues de feu, d’attraper tout ce qu’il y a de vivant.
John pense à la fin du monde ; enfin à la fin de son monde. Il a vécu depuis enfant dans ce milieu paradisiaque au bord d’un lac cerné de bois, il y pêchait, chassait avec son père. Il aurait pu y vivre en autarcie.
Dans la première moitié du vingtième siècle, la Californie était un paradis sur terre, créant des exodes de fermiers d’autres états (lire Steinbeck: Les raisins de la colère), maintenant si l’enfer pouvait se représenter cela pourrait être ce désert de cendres encore rougeoyantes accentué par ces troncs d’arbre encore debout dessinant de leurs branches des crucifix.
J’ai toujours été sensible à la préservation de la nature et voir ces images en boucle m’horripile.
Les premiers tracteurs dans la ferme dégageaient une fumée noire et petit je me demandais ou allait tout ce noir, je le voyais s’étioler dans son ascension vers le ciel mais une question me taraudait : Ou toute cette fumée était-elle stockée? Pensant à un univers fini. Ne voyant pas de réponse ni n'entendant pas les mêmes questions, je doutais de mes inquiétudes et me méfiais de ma naïveté. J’ai commencé alors à écrire des poèmes sur ces sujets.
Ce n’est qu’un peu plus tard quand je vois ce professeur farfelu arriver sur les écrans de télé ; René Dumont prédisant des catastrophes écologiques, mais sa dégaine de savant fou ne faisait pas peur aux technocrates cravatés ni aux médias déjà muselés. Je ne me sentais plus seul au moins. La machine à broyer ce genre d’homme à idée faisait son œuvre, bien vite on a enfermé ces écolos dans un parti politique pour mieux les récupérer. En aucun cas l’écologie ne devrait être enfermée dans un parti elle devrait comme l’économie, la défense faire partie d’une politique globale. Les beaux penseurs de l’époque devraient se pencher sur les écrits de ce Dumont, lui était un scientifique, un penseur libre et non un de ses conseillers enfermés dans leur carcan, abreuvés par ces multinationales pétrolières (Total , Exon, Shell etc.), chimiques ( Mosanto, Bayer). J’en veux à ces gens! Ils ont eu le pouvoir ils n'ont rien fait.
Le problème de ces entreprises est qu’elles sont devenues impersonnelles donc irresponsables.
Puis il y a eu Seveso (1976), Bhopal (1984; 20 à 25 000 morts selon les associations de victime en inde; le directeur de l'usine chimique, un américain, est décédé de sa belle mort en 2014) , et Tchernobyl. Une fin du vingtième siècle ponctuée de catastrophes humaines et le monde continuait sa course infernale.
L’homme aurait été capable de corriger ces erreurs. Il avait la technologie, le savoir; il aurait su palier à ces inconvénients mais quelques semblables, au nom du profit les ont censurés. Je me souviens d’un article dans Ouest France au début des années soixante. Un Argentanais avait fabriqué un moteur à eau ; petit, j’étais sidéré, en fait c’était un moteur à électrolyse ; je me demande ce qu’il est devenu mais suis certain que cela déplaisait aux pétroliers. Combien de découvertes ont été enterrées pour ne pas nuire aux profits de quelques uns. Les gouvernants sont aussi responsables de n’avoir écouté que le discours des financiers.
Ces multinationales ne paient pas d’impôt.
Maintenant on nous assène d’images et de commentaires, nous culpabilisant d’avantage, alors que ces journalistes ou leur père se sont moqués, il y a longtemps, de la mise en garde contre la destruction de la planète.
Ce n’est pas fini car la machine va s’emballer, comme un programme récursif sans contrôle. Le réchauffement fait fondre les pôles, une aubaine pour les pétroliers ; ils vont pouvoir forer le pôle nord, leurs bateaux pourront ouvrir des routes et les glaces fondront d’avantage. « La boucle est bouclée » comme on dit ; ce n’est malheureusement pas une boucle mais une spirale.
Voilà pourquoi je suis en colère; on vient chez moi me donner des leçons, bien sûr chacun est responsable mais le but aurait été de s’attaquer à la source pour ne pas en arriver là.
Pour cela il faut être au pouvoir.
Le pilote aperçoit les flammes grimpant aux arbres, mangeant toute verdure et ne laissant que des squelettes fumants. Au bout d’un chemin il voit un rectangle rouge avec des fourmis autour, ce sont des pompiers à la limite de se faire encercler par ce monstre essayant, de ses langues de feu, d’attraper tout ce qu’il y a de vivant.
John pense à la fin du monde ; enfin à la fin de son monde. Il a vécu depuis enfant dans ce milieu paradisiaque au bord d’un lac cerné de bois, il y pêchait, chassait avec son père. Il aurait pu y vivre en autarcie.
Dans la première moitié du vingtième siècle, la Californie était un paradis sur terre, créant des exodes de fermiers d’autres états (lire Steinbeck: Les raisins de la colère), maintenant si l’enfer pouvait se représenter cela pourrait être ce désert de cendres encore rougeoyantes accentué par ces troncs d’arbre encore debout dessinant de leurs branches des crucifix.
J’ai toujours été sensible à la préservation de la nature et voir ces images en boucle m’horripile.
Les premiers tracteurs dans la ferme dégageaient une fumée noire et petit je me demandais ou allait tout ce noir, je le voyais s’étioler dans son ascension vers le ciel mais une question me taraudait : Ou toute cette fumée était-elle stockée? Pensant à un univers fini. Ne voyant pas de réponse ni n'entendant pas les mêmes questions, je doutais de mes inquiétudes et me méfiais de ma naïveté. J’ai commencé alors à écrire des poèmes sur ces sujets.
Ce n’est qu’un peu plus tard quand je vois ce professeur farfelu arriver sur les écrans de télé ; René Dumont prédisant des catastrophes écologiques, mais sa dégaine de savant fou ne faisait pas peur aux technocrates cravatés ni aux médias déjà muselés. Je ne me sentais plus seul au moins. La machine à broyer ce genre d’homme à idée faisait son œuvre, bien vite on a enfermé ces écolos dans un parti politique pour mieux les récupérer. En aucun cas l’écologie ne devrait être enfermée dans un parti elle devrait comme l’économie, la défense faire partie d’une politique globale. Les beaux penseurs de l’époque devraient se pencher sur les écrits de ce Dumont, lui était un scientifique, un penseur libre et non un de ses conseillers enfermés dans leur carcan, abreuvés par ces multinationales pétrolières (Total , Exon, Shell etc.), chimiques ( Mosanto, Bayer). J’en veux à ces gens! Ils ont eu le pouvoir ils n'ont rien fait.
Le problème de ces entreprises est qu’elles sont devenues impersonnelles donc irresponsables.
Puis il y a eu Seveso (1976), Bhopal (1984; 20 à 25 000 morts selon les associations de victime en inde; le directeur de l'usine chimique, un américain, est décédé de sa belle mort en 2014) , et Tchernobyl. Une fin du vingtième siècle ponctuée de catastrophes humaines et le monde continuait sa course infernale.
L’homme aurait été capable de corriger ces erreurs. Il avait la technologie, le savoir; il aurait su palier à ces inconvénients mais quelques semblables, au nom du profit les ont censurés. Je me souviens d’un article dans Ouest France au début des années soixante. Un Argentanais avait fabriqué un moteur à eau ; petit, j’étais sidéré, en fait c’était un moteur à électrolyse ; je me demande ce qu’il est devenu mais suis certain que cela déplaisait aux pétroliers. Combien de découvertes ont été enterrées pour ne pas nuire aux profits de quelques uns. Les gouvernants sont aussi responsables de n’avoir écouté que le discours des financiers.
Ces multinationales ne paient pas d’impôt.
Maintenant on nous assène d’images et de commentaires, nous culpabilisant d’avantage, alors que ces journalistes ou leur père se sont moqués, il y a longtemps, de la mise en garde contre la destruction de la planète.
Ce n’est pas fini car la machine va s’emballer, comme un programme récursif sans contrôle. Le réchauffement fait fondre les pôles, une aubaine pour les pétroliers ; ils vont pouvoir forer le pôle nord, leurs bateaux pourront ouvrir des routes et les glaces fondront d’avantage. « La boucle est bouclée » comme on dit ; ce n’est malheureusement pas une boucle mais une spirale.
Voilà pourquoi je suis en colère; on vient chez moi me donner des leçons, bien sûr chacun est responsable mais le but aurait été de s’attaquer à la source pour ne pas en arriver là.
Pour cela il faut être au pouvoir.
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