Je suis réveillé par le silence. Je regarde à travers la fenêtre, le soleil comme moi se lève. Aujourd’hui il va faire beau. Maintenant je me fais ma météo, la télévision ne fonctionne plus depuis plusieurs mois. Les émissions se sont éteintes petit à petit faute de journalistes, animateurs et autres comiques. Internet ne fonctionne plus lui aussi, il aura vécu plus longtemps car beaucoup travaillaient dans l’ombre ; mais tous sont partis.
Comme d’habitude on nous a assénés de données plus ou moins vraies ; de statistiques qui évoluaient de jour en jour. Ce que l’on ne savait pas c’est que les chiffres n'étaient pas bon vu qu’on ne testait que les personnes déclarées, on pouvait multiplier par cent pour avoir un chiffre correct. Au début c’était rassurant beaucoup allaient s’en sortir, puis les chiffres évoluaient du mauvais côté jusqu’au jour où il n’y eut plus personne pour donner ces chiffres. En fait ils ne maitrisaient pas les données, ils sont partis sans savoir qu’ils grossiraient eux-mêmes ces chiffres.
Comme d’habitude on nous a dit quoi faire, enfin ça changeait souvent mais on nous le disait quand même. Çà ne servait pas à grand-chose car les gens font toujours ce qu’ils veulent. Vous leurs dites civisme, ils vous répondent égoïsme. Il faut un régime autoritaire pour juguler ce genre de catastrophe. Un régime qui ne se pose pas de questions sur la liberté. Un régime qui encadre, surveille, espionne, réprimande, enferme, élimine quelque fois ; enfin un régime qui gère.
Comme d’habitude, on nous a rassuré, puis fait peur et de nouveau rassuré. Il faut materner un peuple contrairement au régime décrit ci-dessus. Quand on entend tout et son contraire, on n’obéit plus à rien. On nous infantilise pour mieux nous manipuler oh ! pas de façon cynique; non pour nous cacher que là-haut, ceux qui savent, ceux qui pensent pour nous, ceux qui dirigent sont complètement débordés, déboussolés. Ils sont à court d’idée, tant mieux peut être, car des idées nous en avons eu et des tordues quelquefois que même le simple quidam pouvait se poser des questions. Dans la crise on a tendance à regarder le ciel en espérant qu’une grande idée va émerger et nous sauver.
Prendre la température était une action illusoire, bien sûr elle permettait de filtrer les gens malades; mais cela faisait croire que l’on était protégé alors que, dans ce filtre, on laissait passer les porteurs sains, ceux aussi qui venaient de contracter le virus et n'étaient pas encore malades. La seule mesure efficace était l’isolement. Dans cette société mondialisée il est aberrant de penser que les frontières sont des remparts contre une infection.
Voilà, c’était hier. Depuis ces gens qui prenaient des décisions sont partis, bon je dis partis pour être plus soft, ils sont morts. Mes voisins aussi sont partis petit à petit sans faire de bruit laissant leur maison en l’état. Le virus les a emportés.
Nous étions une société au summum de la technologie, au summum du savoir, hyper connectée; mais c’est souvent le cas avec les sociétés au sommet de leur grandeur ; un grain de sable peut effriter leurs pieds d’argile. Tout s’écroule alors ; les Grecques, les Égyptiens, les Romains et autres Incas ont vécu ces choses.
En sortant, je vois qu’il va y avoir une belle journée printanière. La nature semble reprendre ses droits. Droits que L’Homme lui conteste depuis de nombreuses années.
Et si la nature, avec son intelligence, donnait un coup de semonce à l’humain. Si elle avait inventé une arme de destruction massive pour se défendre. Oh ! pas aussi méchante cette arme, la nature pensant que les humains allaient trouver la parade. Mais l’homme dans son arrogance, sa suffisance et son égoïsme ne sait plus se défendre. Il ment aux autres, il se ment à lui-même; de peur de perdre quel qu’argent. La santé n'a pas de prix dit-on mais elle n'est pas rentable, surtout à court terme.
La chine a mis plus d'un mois à s'intéresser au virus, c'est criminel. L'Homme est pris à son propre piège, sa folie expansive, sa course vers le profit,sa mondialisation.
L’arme de la nature va frapper plus fort que prévu.
La nature a déjà gagné elle respire mieux elle, les images satellites le prouvent.
Je ne sais pas combien de gens restent en vie, n’ayant plus d’infos. Ce que je sais déjà c’est que rien ne sera plus comme avant, ce qui n’est pas si mal. A toute chose malheur est bon.
Bon ! à part que je n’ai pas confiance en l’Homme, je sais qu’il va prendre des mesures, puis la vie reprenant son cours, la bourse reprenant ses cours; Il va faire des entorses à ses bonnes résolutions et petit à petit, même rapidement, l’Homme reprendra sa course infernale, inéluctable jusqu’à aller à sa perte complète.
A notre perte.
Tout conte fait... Un conte, une fable, la vérité peut être?