Quelqu’un disait, quand on parlait de déboulonner les statues : « Après les statues, on brulera les livres ! ». On y vient. Comment peut-on s’arroger le droit de modifier une œuvre sans l’avis de son auteur. Comment peut-on se sentir viser par ce genre de titre? Si on faisait un titre : « les blancs tous des connards ! ». Je ne me sentirais pas atteint dans mon intégrité, je ne fais pas partie d’un groupe, d’une couleur, je suis un être humain et je vis avec plein d’humains autour de moi. Si un type veut faire un essai à partir de ce titre, qu’il le fasse, il en a le droit.
La bien-pensante va vaincre, elle va tout lisser, pas seulement le présent mais elle va réécrire l’histoire, l’arranger à sa sauce. Dans les livres il n’y aura plus que des gentils, surtout pas de phrases qui dérangent, des fois que le lecteur ne soit pas assez intelligent pour comprendre.
Il va falloir filtrer aussi internet, car, les livres, beaucoup ne connaissent plus ce genre de support. Ce que ne comprennent pas les défenseurs de cette censure c’est qu’il faut forcément des senseurs et là ils sont tout trouvés ces sont les GAFA qui nous diront ce qui est bien ou mal. Ils ont déjà beaucoup de pouvoir avec les données que nous leur avons données (c’est marrant données va avec données comme quoi c’était écrit d’avance). Ces géants de l’internet commencent même à filtrer les tweets du président Trump, c’est dire leur pouvoir. Ces gens ne veulent plus d’état car l’état ce sont eux. Bien venu chez Big Brother ; bizarre comment on passe si rapidement de la fiction à la réalité !
Pour en revenir à réécrire l’histoire, on avait déjà enlevé la cigarette à Luky Luke, pas grand-chose vous me direz ; moi j’ai lu ce héros, ce n’est pas lui qui m’a donné l’envie de fumer. Ce qui est grave dans ce genre de modification, c’est le fait que l’on prenne les gens pour des débiles ; mais les débiles ne sont pas ceux que l’on croit. Plutôt que d’enlever la cigarette il aurait fallu interdire la vente de celle-ci. Il est plus facile de gommer un livre que d’agir sur des empoisonneurs qui arrosent tous ces décideurs.
Pas facile de vivre dans ce monde car chaque mot que l’on dit peut nous trahir. Je mets au défit ces bons penseurs en les écoutant 24h/24 afin de savoir s’ils sont politiquement corrects.
On ne dira plus noir ni blanc, on peut aussi enlever ces couleurs et on déclarera tout le monde gris, j’aurais aimé coloré mais ça va créer des problèmes, les défenseurs du bleu vont se soulever pendant que les jaunes suivront comme d’habitude et que d’autres verront rouge. Pour les juifs on peut en parler? Non plus ? D’accord ! Bon on peut critiquer les cons quand même ? Attention car si on s’attaque à la connerie des gens vont se sentir visé, ben oui ! Normal ; et là c’est du racisme.
Il est vrai que l’on peut être tous gris et cons ça simplifie.
J’écoutais le sketch de Pierre Desproges – On me dit que des juifs se sont glissés dans la salle !- Nous sommes à des années lumière de ce temps là où on faisait la part des choses, Quel tollé cela ferait maintenant on en parlerait pendant des jours. Les gens étaient ils plus intelligents ? Je ne peux répondre ; ce que je sais c’est qu’ils étaient plus libres.
Le vocabulaire sera de plus en plus réduit, chaque mot étant suspect, je propose un seul mot « Bêêê ! » C’est simple et ça veut tout dire.
Bon je vous laisse, faut que j’aille bruler mon bouquin « les dix petits nègres » avant que la milice arrive.