samedi 11 novembre 2017

Un monde merveilleux

Voila quelques mois que Macron est arrivé au pouvoir.

Qu’est ce qui a changé ? Rien serions nous tenté de dire. Pourtant la parole du libéralisme semble libérée, justement, d’un carcan soit disant socialiste. Macron se déclarait ni de gauche ni de droite là on voit qu’il a franchement basculé dans un libéralisme impitoyable.

Les gens ont été formatés, lessivés par des discours paternalistes nous disant qu’il n’y avait pas d’autres solutions que celle-ci, sinon une extrême-droite réactionnaire. On nous a asséné de problèmes de dettes à rembourser, d’entreprises qu’il faut aider pour éradiquer un chômage, mal du siècle, de libéraliser le travail pour permettre aux grosses entreprises de jeter le personnel dehors au profit d’actionnaires toujours plus gourmands. Il faut donc se taire et faire des efforts, sinon des jours sombres vont nous tomber dessus comme un retour à un moyen-âge en noir et blanc.

A tous ces maux, la seule issue nous dit-on c’est un mondialisme effréné géré pas des multinationales qui n’ont plus rien à voir avec les états, n’ont donc plus besoin de parler de couverture sociale car le travailleur vient de n’importe où.

Dans les quinquennats précédents ces discours étaient sous entendus, enrobés dans des paroles sociales. Avec Macron nous avons ouvert la boite de Pandore.

Sans parler de complot, les gens qui ont réussi forment une classe au dessus des autres. Ce sont les banques, les multinationales qui ont la main mise sur le monde. Pourquoi ces gens là possèdent-ils la plus part des médias ? Pour mieux distiller leurs discours. Inlassablement nous sommes abreuvés d’informations sournoises, nous montrant par exemple l’Allemagne comme un pays qui réussit, sans nous parler des travailleurs pauvres de ce pays. Un autre exemple, Trump, on l’incendie à longueur de journée car il n’aime pas les médias, c’est entendu je ne le défends pas, il est fou ce type, mais les médias, même français, s’acharnent sur lui de façon un peu trop caricaturale.

Donc nous voila dans un pays libéralisé. Petit à petit on va rogner sur les avantages sociaux, l’hôpital, la sécu, la retraite et tous les services de l’état. Macron nous dit qu’il faut aider les riches car ce sont eux le moteur, donc plus d’ISF, de l’autre côté on augmente la CSG. On arrête les emplois aidés qui permettaient l’aide aux personnes âgées et dans le besoin. Je ne suis pas économiste mais je trouve cela parlant. Vous verrez que les universités seront de plus en plus chères, faisant une sélection par l’argent. Les riches resteront entre eux en prenant les autres pour des assistés; assistés de moins en moins car on va rogner sur les aides. On va nous dire « regardez dans les autres pays ils travaillent encore à soixante dix ans !»  Et disant encore « vous les chômeurs bougez-vous le cul ; il y a des sociétés nouvelles qui vous attendent, des Ubéristes où vous travaillez quand vous voulez, mais pour réussir il ne faut pas avoir peur de faire 10 heures par jour sans couvertures sociales ». C’est cela la vision de Macron, les start-up qui comme ce nom l’indique ne font que démarrer  pour ce faire un paquet d’argent, car si elles durent, par définition, ce ne sera plus des start-up.

Et les gens dans tout ça ? Macron les appelle « ceux qui ne sont rien ! ». Parce que pour notre président réussir c’est se faire un paquet de fric, comme si le bonheur était monnayable. Nous serions tentés d’attendre une révolution, ces gens qui n’ont pas réussi sont beaucoup plus nombreux que les autres. C’est prendre les dominants pour des demeurés, mettez un groupe de personnes dans un avion en feu, combien vont marcher sur les autres pour se sauver. Les dominants se servent de cette réaction de survie, ils se disent qu’il y en aura toujours qui prendront le job même s’il est proche de l’esclavage. Certains iront, pensant qu’ils pourront atteindre ce monde qui a réussi. Utopie ! Ils ne seront toujours qu’un rouage, c’est comme l’appelle Alain Deneault, le nivellement par le moyen ; on n’est pas des laissés pour compte on fait partie de la société qui avance. Nous sommes des rouages de la grande machine capitaliste et soyons heureux de ne pas être des laissés pour compte sur le bord de la route. Le but dans tout cela, c’est ce que les grandes écoles de management apprennent, c’est de faire croire aux employés qu’ils sont indispensables, qu’ils font partie d’une équipe et donc qu’il faut faire des efforts sinon ils y en a d’autres qui attendent. La majorité silencieuse suivra en courbant l’échine pensant que c’est le seul chemin.

J’aurais pensé qu’internet aurait éduqué le peuple, l’aurait initié ;  avec ce média on peut se cultiver, évoluer et se former. Il y a eu un bref moment de liberté mais des malins ont su exploiter cette manne qu’est le WEB. Le GAFA (Google, Amazon, FaceBook et Apple) ont pris la main sur tout ce qui se passe sur Internet. Ces grands groupes stockent nos données personnelles et nous servent leur soupe. Désormais vous regardez une page d’un site, et bien votre voisin regardant la même page n’aura pas le même contenu. Faîtes une recherche sur Google on ne vous donnera pas le même choix dans le moteur. Au début de Facebook, les pages étaient affichées dans un ordre chronologique, maintenant elles s’affichent suivant un contexte dunmoment et sont  de plus en plus filtrées. Tout cela n’est pas grand-chose à priori mais petit à petit on conditionne les internautes et on les dirige vers ce que l’on veut. L'information n'est pas ce que veut entendre le lecteur, c'est un point de vue,  sinon c'est du conditionnement.

Voila nous sommes citoyens du monde donc le mondialisme doit être fait pour nous ! Il y a cent ans de cela le monde ouvrier prônait l’internationalisme ; sans suite. Là un petit groupe d’hommes nous emmène dans leur monde fait pour eux. Un monde merveilleux !