Sa mère l’a déposée en voiture devant l’école. Alitia fait la tête, sa maman l’a réprimandée car elle était sur sa console en prenant son petit déjeuner. Elle est donc sortie de la voiture en claquant la porte. Sa mère se dit que ce soir cela ira mieux et qu’elles pourront s’expliquer en prenant le temps.
En marchant, Alitia pense qu’elle a eu tort de n’avoir pas embrassé sa mère, elle se retourne mais cette dernière est déjà partie.
On ne devrait jamais quitter les gens que l’on aime en boudant même si c’est pour quelques heures.
La maman de Alitia ne viendra pas la chercher ce soir, elle la serra beaucoup plus tôt dans ces bras mais c’est un corps inanimé qu’elle sentira.
Alitia a été fauchée par deux balles, comme l’ont été ses 18 camarades. Ces jeunes avaient toute une vie devant eux, ils étaient insouciants, innocents. Ils pouvaient espérer être heureux. Un jeune de dix huit ans malade, lui, de la vie en a décidé autrement. Quel pouvoir donne une arme ! Un pouvoir de vie ou de mort. Un pouvoir que ne devrait pas avoir un ado ni qui que ce soit.
L’Amérique arrive au paroxysme de l’individualisme et de la liberté.
On parle du deuxième amendement qui permet à toutes personnes d’acheter des armes. C’est un monde d’argent qui permet cela, les candidats à la présidence sont soutenus financièrement par des entreprises ou des associations comme la NRA ; ils sont poings liés avec celles-ci, quelque soit le nombre de morts que cela peut générer. Les Américains disent acheter des armes pour se protéger, par peur ; c’est aussi pour se sentir puissants. Il est vrai que cet amendement a été écrit l’époque ou les gens se faisaient justice à coup de revolver.
Mais les armes ne cachent-elles pas d’autres problèmes plus profonds. Des problèmes d’une société arrivée à l’apogée de l’individualisme, de la solitude accentuée par les réseaux sociaux. Cette société américaine est malade elle est déchirée entre un puritanisme et une liberté totale. Elle est définitivement divisée par le racisme et la violence.
Depuis plus de cinq ans l’espérance de vie décroit aux états unis, ceci n’est pas seulement dû aux meurtres de masse mais à des façons de vivre et surtout à la puissance de l’argent qui fait que les pauvres ne peuvent pas se soigner et ne mangent que des produits incompatibles avec leur santé. Ce sont ces derniers aussi qui sont concernés par les meurtres.
Nous avons toujours copiés les Etats-Unis, il faudrait arrêter.
Alitia ne rentrera pas ce soir, ni les 18 autres enfants. Leurs parents en perdant leurs enfants ont perdus leur vie également.
Le pire serait que ces enfants soient morts pour rien.
mardi 31 mai 2022
Ce soir Alitia ne rentrera pas de l’école
dimanche 22 mai 2022
La bombe humaine!
Le troupeau de vaches erre en file indienne, comme pour se protéger
du vent qui soulève le sable. Ces animaux sont squelettiques au point de
craindre une bourrasque qui les ferait tomber comme un château de
cartes. Ils cherchent une touffe d’herbe hypothétique et surtout une
flaque d’eau ayant résisté à la chaleur du soleil.
Le soleil est source de vie mais comme toutes les bonnes choses à forte dose il devient mortel.
Nous
sommes en Éthiopie, il n’a pas plu depuis plus de 16 mois, et la
prairie est devenue sable. Une vieille femme déclare « J’ai vu beaucoup
de chose dans ma vie mais ça jamais, hier un chameau dévorait un autre
chameau mort. »
Le peuple et surtout les enfants, eux aussi, vont
mourir. Comme vont mourir les enfants d’Inde, du Pakistan et bien
d’autres. Comme cet enfant qui, pieds nus, traverse le fleuve asséché.
Au
Yémen, c’est la guerre en plus du climat, on voit des images d’enfants
décharnés. Des enfants du Yémen dont on devine tout le squelette sous la
peau ; on a peur que lorsque leur mère les prend ils se cassent en
morceau.
A la fin du vingtième un philosophe déclarait « ce qu’il faut craindre ce n’est pas la bombe nucléaire, mais la bombe humaine »
La
bombe humaine ce sont ces gens qui veulent quitter l’enfer sur terre,
qui leur reprocherait de migrer vers des contrées plus vertes?
Maintenant
il est trop tard pour inverser le processus, le changement climatique
va bouleverser le monde entier. Ces contrées plus vertes ne le seront
plus pour longtemps. Certains ont plus de chance que d’autres, pourtant
ce sont surtout les pollueurs qui détiennent les oasis sur cette terre,
combien de temps résisteront-ils à ces vagues humaines ?