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mardi 31 mai 2022

Ce soir Alitia ne rentrera pas de l’école

  Sa mère l’a déposée en voiture devant l’école. Alitia fait la tête, sa maman l’a réprimandée car elle était sur sa console en prenant son petit déjeuner. Elle est donc sortie de la voiture en claquant la porte. Sa mère se dit que ce soir cela ira mieux et qu’elles pourront s’expliquer en prenant le temps.

En marchant, Alitia pense qu’elle a eu tort de n’avoir pas embrassé sa mère, elle se retourne mais cette dernière est déjà partie.

On ne devrait jamais quitter les gens que l’on aime en boudant même si c’est pour quelques heures.

La maman de Alitia ne viendra pas la chercher ce soir, elle la serra beaucoup plus tôt dans ces bras mais c’est un corps inanimé qu’elle sentira.

Alitia a été fauchée par deux balles, comme l’ont été ses 18 camarades. Ces jeunes avaient toute une vie devant eux, ils étaient insouciants, innocents. Ils pouvaient espérer être heureux. Un jeune de dix huit ans malade, lui, de la vie en a décidé autrement. Quel pouvoir donne une arme ! Un pouvoir de vie ou de mort. Un pouvoir que ne devrait pas avoir un ado ni qui que ce soit.

L’Amérique arrive au paroxysme de l’individualisme et de la liberté.

On parle du deuxième amendement qui permet à toutes personnes d’acheter des armes. C’est un monde d’argent qui permet cela, les candidats à la présidence sont soutenus financièrement par des entreprises ou des associations comme la NRA ; ils sont poings liés avec celles-ci, quelque soit le nombre de morts que cela peut générer. Les Américains disent acheter des armes pour se protéger, par peur ; c’est aussi pour se sentir puissants. Il est vrai que cet amendement a été écrit l’époque ou les gens se faisaient justice à coup de revolver.

Mais les armes ne cachent-elles pas d’autres problèmes plus profonds. Des problèmes d’une société arrivée à l’apogée de l’individualisme, de la solitude accentuée par les réseaux sociaux. Cette société américaine est malade elle est déchirée entre un puritanisme et une liberté totale. Elle est définitivement divisée par le racisme et la violence.

Depuis plus de cinq ans l’espérance de vie décroit aux états unis, ceci n’est pas seulement dû aux meurtres de masse mais à des façons de vivre et surtout à la puissance de l’argent qui fait que les pauvres ne peuvent pas se soigner et ne mangent que des produits incompatibles avec leur santé. Ce sont ces derniers aussi qui sont concernés par les meurtres.

Nous avons toujours copiés les Etats-Unis, il faudrait arrêter.

Alitia ne rentrera pas ce soir, ni les 18 autres enfants. Leurs parents en perdant leurs enfants ont perdus leur vie également.

Le pire serait que ces enfants soient morts pour rien.