Le troupeau de vaches erre en file indienne, comme pour se protéger
du vent qui soulève le sable. Ces animaux sont squelettiques au point de
craindre une bourrasque qui les ferait tomber comme un château de
cartes. Ils cherchent une touffe d’herbe hypothétique et surtout une
flaque d’eau ayant résisté à la chaleur du soleil.
Le soleil est source de vie mais comme toutes les bonnes choses à forte dose il devient mortel.
Nous
sommes en Éthiopie, il n’a pas plu depuis plus de 16 mois, et la
prairie est devenue sable. Une vieille femme déclare « J’ai vu beaucoup
de chose dans ma vie mais ça jamais, hier un chameau dévorait un autre
chameau mort. »
Le peuple et surtout les enfants, eux aussi, vont
mourir. Comme vont mourir les enfants d’Inde, du Pakistan et bien
d’autres. Comme cet enfant qui, pieds nus, traverse le fleuve asséché.
Au
Yémen, c’est la guerre en plus du climat, on voit des images d’enfants
décharnés. Des enfants du Yémen dont on devine tout le squelette sous la
peau ; on a peur que lorsque leur mère les prend ils se cassent en
morceau.
A la fin du vingtième un philosophe déclarait « ce qu’il faut craindre ce n’est pas la bombe nucléaire, mais la bombe humaine »
La
bombe humaine ce sont ces gens qui veulent quitter l’enfer sur terre,
qui leur reprocherait de migrer vers des contrées plus vertes?
Maintenant
il est trop tard pour inverser le processus, le changement climatique
va bouleverser le monde entier. Ces contrées plus vertes ne le seront
plus pour longtemps. Certains ont plus de chance que d’autres, pourtant
ce sont surtout les pollueurs qui détiennent les oasis sur cette terre,
combien de temps résisteront-ils à ces vagues humaines ?
dimanche 22 mai 2022
La bombe humaine!
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